Les libertés académiques permettent aux enseignants, chercheurs et étudiants de s'exprimer librement et de choisir leurs sujets d'enseignement et de recherche. Elles garantissent l'indépendance et la qualité de la recherche et des formations. Présentes en Europe depuis le Moyen Âge, elles sont au cœur du modèle universitaire européen et ont contribué à la diffusion de l'humanisme.
L'Université de Strasbourg soutient les universités dans lesquelles ces libertés sont en danger. Elle accueille depuis les années 1970 des chercheurs issus de pays qui remettent en cause leurs libertés académiques. Membre du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur (Mens) depuis sa création, elle a mis en place une politique active et déterminée d'accueil des étudiants et chercheurs en exil.
Consultez la page Étudiants et chercheurs en exil
L'université accueille et accompagne les chercheurs en exil
En 2017, l'Université de Strasbourg crée le Fonds d'aide des chercheurs en exil. Ce fonds permet de mettre en œuvre le Programme d'accueil en urgence des scientifiques et artistes en exil (Pause), qui finance l'accueil de chercheurs, chercheuses, doctorantes et doctorants en exil.
Le programme Pause est ouvert aux chercheurs et doctorants de toute discipline qui sont en danger dans leur pays d'origine et ne peuvent plus y poursuivre leurs activités. Ces chercheurs et doctorants rejoignent une unité de recherche, reçoivent un financement et sont accompagnés dans leurs démarches administratives et leur insertion professionnelle. Ils peuvent ainsi poursuivre leurs recherches hors de danger et continuer de traiter de sujets interdits dans certains pays. Des dizaines d'entre eux ont déjà bénéficié de ce programme à l'Université de Strasbourg.
Découvrez les témoignages des chercheurs qui ont bénéficié du programme Pause :
- « J'ai trouvé un refuge à l'Université de Strasbourg » dans Savoir(s), le média de l'Université de Strasbourg
- « Jean-Jacques Madianga, parcours du premier docteur du programme Pause » dans Savoir(s), le média de l'Université de Strasbourg
Poser pour la liberté
En 2022, l'Université de Strasbourg a accueilli l'exposition Poser pour la liberté : portraits de scientifiques en exil. Cette exposition, portée par le photographe Pierre-Jérôme Adjedj et le programme Pause, met en image le parcours de scientifiques contraints à l'exil à travers des compositions photographiques mêlant portraits, pays d'origine, pays accueillants et objets personnels.
Retrouvez plus d'informations sur le projet Poser pour la liberté
L'Université de Strasbourg dénonce les condamnations des intellectuels et universitaires de Turquie qui ont participé au mouvement Gezi
Le 30 mai 2013, quelques centaines de militants se réunissent pour manifester contre la destruction du parc de Gezi, à Istanbul. Les forces de l'ordre répondent avec violence, déclenchant un mouvement de protestation qui rassemble des centaines de milliers de personnes dès la mi-juin. Ce mouvement est réprimé avec la même violence et condamné publiquement par le gouvernement turc, malgré l'intervention de personnalités comme le Secrétaire général des Nations unies. Les forces de l'ordre arrêtent des milliers de personnes. En avril 2022, 7 intellectuels, intellectuelles et universitaires sont condamnés à des peines de prison lourdes pour avoir participé au mouvement.
Fidèle au principe des libertés académiques et aux valeurs démocratiques, l'Université dénonce ces condamnations dans une déclaration, le 28 avril 2022.
L'Université de Strasbourg soutient Pinar Selek
Pinar Selek est une sociologue turque victime d'un acharnement judiciaire de la part des autorités turques depuis 1998. Acquittée à 4 reprises depuis 2006, elle rejoint l'Allemagne en 2009 puis Strasbourg en 2011. Elle obtient l'asile académique à l'Université de Strasbourg et y soutient sa thèse en 2014. Elle est enseignante-chercheuse à l'Université Côte d'Azur depuis 2022.
L'Université de Strasbourg soutient Pinar Selek dans son combat à travers un comité de soutien universitaire formalisé en 2013. Le comité et l'Université envoient des délégués à Istanbul pour assister aux différents procès qui visent la sociologue en 2013, 2014 puis 2024.
Retrouvez toutes les déclarations de soutien à Pinar Selek (à venir)
Consultez le site de Pinar Selek
L'Université de Strasbourg soutient Fariba Adelkhah
Fariba Adelkhah est une anthropologue franco-iranienne, ancienne étudiante de l'Université de Strasbourg et directrice de recherche au Centre de recherches internationales (Ceri) de la Fondation nationale des sciences politiques (Sciences Po Paris). Elle est arrêtée en Iran avec son confrère Roland Marchal le 5 juin 2019 sous prétexte « d'atteinte à la sécurité de l'État ». Le 17 décembre 2019, le Conseil d'administration de l'Université de Strasbourg adopte une motion demandant la libération des 2 chercheurs. Roland Marchal est libéré le 20 mars 2020. Condamnée par la justice iranienne, Fariba Adelkhah est emprisonnée pendant plus d'un an puis libérée avec un bracelet électronique. Elle est à nouveau incarcérée à Téhéran de janvier 2022 à février 2023, puis libérée avec interdiction de quitter le territoire iranien. Elle est finalement de retour en France en octobre 2023.
Consultez la motion votée par le Conseil d’administration de l’Université de Strasbourg le 17 décembre 2019 (à venir)