Née dans les Landes, Marie Pelé, 34 ans, rêve de travailler avec les animaux depuis qu’elle est enfant. Elle se voyait déjà partir en Afrique et les observer dans la savane. Un stage réalisé au collège lui montre que la voie vétérinaire n’est pas faite pour elle, alors elle suit des études de biologie à Bordeaux. Elle choisit Strasbourg en 2010 pour le Master 2 en écophysiologie et éthologie, suite au stage qu’elle a réalisé au Centre de primatologie de Strasbourg. Elle y mène son doctorat avec une thèse portant sur l’origine des comportements de type économique chez les capucins, les macaques et les grands singes. Elle mesure leur capacité à attendre, à évaluer des risques, à échanger avec réciprocité. Sa conclusion : les primates non humains montrent certaines facultés à l’échange, notamment les orangs-outans qui
« sont capables d’une économie réfléchie ». Contrairement aux macaques, bonobos et gorilles. Sa thèse a été récompensée par le prix
Le Monde de la recherche universitaire (édition 2011).
Conseil, formation et vulgarisation
Après une année de post-doctorat à Strasbourg, elle vit un an au Japon comme assistante de recherche avant de revenir en France en 2012 et de créer
Ethobiosciences, son cabinet d'expertise en bien-être et comportement animal. Elle conseille les professionnels et donne des formations à différents publics. Elle intervient par exemple dans la formation des éducateurs canins sur le comportement du chien, ainsi qu’au Parc animalier de Sainte-Croix. Elle y anime des journées d’initiation à l’éthologie pour les amateurs et forme les étudiants stagiaires aux pratiques et méthodes scientifiques de l’observation animale. Pour la troisième année, elle vulgarise cette science tous les jeudis à l’Université populaire. Elle donne également des cours à l’Université de Strasbourg, notamment dans le master d’écophysiologie-éthologie qui l’a formé !
« C’est un métier de passion » dit-elle.
« J’y passe beaucoup de temps et d’énergie, mais j’ai souvent l’impression de ne pas travailler. Je mène différents projets, c’est varié, je n’ai pas de journée type et ça me plaît énormément. »
Fabuleux macaques japonais
Le livre
Saru, singes du Japon, vient de paraître aux éditions Issekinicho, elle a écrit les textes en collaboration avec Cédric Sueur, maître de conférences en éthologie à l’Université de Strasbourg et du photographe animalier Alexandre Bonnefoy. Il est consacré aux macaques du Japon, nos proches cousins qui prennent des bains dans les sources d’eau chaude et qui lavent leurs patates, comportement dont l’étude a montré l’existence des cultures animales. Le livre mêle également des illustrations pour un bel ouvrage de vulgarisation de l’éthologie. La médiathèque André Malraux accueille l’exposition du 1
er décembre 2016 au 4 février 2017.
Stéphanie Robert