Joannie Crinon, Clément Rauscher, Olivier Hoerdt et Quentin Menigoz ont deux points communs : étudiants, ils ont occupé la fonction de vice-présidents Vie universitaire (VPVU) de l’Université de Strasbourg*. À quelques semaines du passage de relais du dernier d’entre eux, quel bilan tirent-ils de leur expérience de représentants étudiants ?
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04/11/2016
Sommaire
Quentin Menigoz, 26 ans, VPVU de janvier 2015 à décembre 2016
« Pour mener de front mon mandat et mes études, je bénéficie d’un contrat pédagogique me permettant d’adapter mes horaires, et de la souplesse d’une administration très compréhensive. Heureusement, car j’ai tendance à accepter toutes les invitations en me disant que c’est une opportunité d’apporter ce que je peux ! Mon emploi du temps est si chargé que je pourrais presque faire ça à plein temps. Plus qu’un rapport à rendre, et je serai diplômé de la licence professionnelle en études territoriales appliquées de l’IEP, après un Deust dans le même domaine, et un passage en droit et en théologie réalisé en « césure » (avant qu’elle ne soit officiellement reconnue par l’université). Ça n’a pas toujours été facile, mais maintenant que je termine mes études, je dirais que ma réussite académique n’a fait qu’augmenter au fur et à mesure de ma prise de responsabilités ! Les réussites dont je suis le plus fier ? Le dispositif d’accueil des étudiants-refugiés, mis en place main dans la main avec Mathieu Schneider. Et la création d'une nouvelle Unité d'enseignement au sein du Diplôme universitaire d’Engagement étudiant. Avec peut-être un petit regret : ne pas avoir pu la passer moi-même ! »
Olivier Hoerdt, 27 ans, VPVU de janvier 2013 à janvier 2015
« Lors de mon mandat, je suivais deux masters, un en Urbanisme à la Faculté de géographie, et un autre en Administrations Régionales à l’IEP. Ça faisait un sacré emploi du temps. J’ai passé les pires congés de Noël de ma vie à crouler sous les révisions ! Pour ne pas qu’on me soupçonne de bénéficier de passe-droits, j’ai choisi de ne pas demander d’aménagement d’études, et je parlais au minimum de mes engagements à mes professeurs. J’ai toujours tenu à maintenir la frontière entre mes études et mon statut d’élu. Tout au plus, j’ai bénéficié de dispenses d’assiduité en TD. En tant que VPVU on a beaucoup de sollicitations. Je me suis concentré sur celles où je pouvais peser. D’autant que deux ans, c’est très court. De par mon parcours associatif, ce qui me tenait à cœur, c’est le volet solidarité : je suis fier de constater que l’une des réussites de mon mandat, et pour laquelle j’ai bataillé avec mon équipe, est toujours en place aujourd’hui : l’Agoraé, l’épicerie sociale et solidaire. »
Clément Rauscher, VPVU de janvier 2011 à décembre 2012
« En tant que VPVU, il est clair qu’on ne peut pas peser sur tout. A mon niveau, je suis quand même content d’avoir réussi à concrétiser plusieurs projets, concernant notamment l’accueil des étudiants lors de la rentrée. J’ai eu la chance de pouvoir m’appuyer sur une équipe solide, notamment mon chargé de mission vie étudiante, en particulier pour la préparation de la rentrée 2012. J’ai le souvenir d’un mois d’août très chargé ! Les quatre derniers mois qui ont suivi, les derniers de mon mandat, j’étais en formation en alternance (Marketing et écoute des marchés à l’EM) : pas évident niveau organisation. C’était aussi la fin du mandat d’Alain Beretz, donc une période un peu de flottement. Pour le reste, je n’ai pas demandé d’aménagement d’études. Je n’en ai pas ressenti le besoin, je m’arrangeais pour rattraper certains cours magistraux et aller en TD. Pour tout dire, ce n’est jamais venu sur le tapis, et je pense même que cela m’aurait desservi dans mes études. Cette expérience de VPVU m’a beaucoup servi en termes de relations de travail, je m’en rends compte dans mon emploi aujourd’hui. »
Joannie Crinon, 30 ans, VPVU de décembre 2008 à décembre 2010
« J’ai assuré la première vice-présidence vie étudiante après la fusion : autant dire que j’ai "essuyé les plâtres" ! Le travail à accomplir était énorme : mettre en œuvre une première rentrée et un Service de la vie universitaire communs, tout en faisant converger trois cultures étudiantes très hétérogènes. Je retiens aussi comme un véritable accomplissement la mise en place de la Mission handicap. C’est donc tout naturellement que j’ai bénéficié d’un aménagement d’études, pour réaliser mon master 1 Sciences politiques et sociales à l’ex-IHEE [ses diplômes sont aujourd’hui intégrés à l’IEP, N.D.L.R.] en deux ans. Si les autres vice-présidents ont droit à des décharges d’heures de cours, pourquoi pas nous ? Et puis, ce statut concerne aussi les étudiants salariés.
C’est vrai que Strasbourg est privilégiée pour la place accordée dans ses instances de décisions aux étudiants [spécificité des statuts de l’Université de Strasbourg, le vice-président Vie étudiante est élu par le congrès sur proposition du président, de la même façon que les autres membres de l’équipe de vice-présidents, N.D.L.R.]. Pour autant, il n’est pas allé de soi tout de suite que je n’étais pas la "caution étudiante". D’autant plus que j’étais une femme…. A posteriori, je le vois comme une expérience très formatrice. La preuve que ça ne m’a pas découragée : je travaille aujourd’hui dans le milieu syndical ! »
Elsa Collobert