Professeur à l'Institut d'études avancées de l'Université de Strasbourg (Usias), professeur émérite à l'Université de Strasbourg et professeur honoraire au Collège de France à Paris, Jean-Marie Lehn obtient le prix Nobel de chimie en 1987 pour ses découvertes dans le domaine de la reconnaissance moléculaire. Ses travaux ont conduit à la définition d'un nouveau champ de la chimie, qu'il a appelé « chimie supramoléculaire ».
Adepte du franc-parler, Jean-Marie Lehn a vu le secteur de la chimie évoluer avec toujours en fil rouge, pour lui, l’envie de comprendre le monde de la matière à l'échelle des molécules et de leurs interactions. Des interactions à l'origine de tout phénomène biologique.
Obtenir le Nobel n'a rien changé à ses activités. Il s'intéresse actuellement au développement d'une chimie adaptative qui concerne la mise au point de systèmes chimiques dynamiques, moléculaires et supramoléculaires, capables de répondre à des agents physiques ou chimiques par modification de leur constitution, un pas de plus sur le chemin de la matière complexe.
Côté technologie, le Nobel, qui a créé en 2002 l'Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis, CNRS/Unistra), a pu vivre sur de longues années la mise en œuvre de la résonance magnétique nucléaire, tout comme les progrès réalisés en matière de calculs de chimie théorique grâce au développement des ordinateurs.
« Savoir laisser tomber ou changer de domaine »
Auteur de plus de 1 000 publications scientifiques, Jean-Marie Lehn est membre de nombreuses académies et institutions et a participé à la création de plusieurs start-ups. En tant qu'ancien président de l'Organisation internationale des sciences chimiques pour le développement, il s'était attaché à aider les chimistes dans les pays en développement.
Un conseil pour les jeunes chercheurs ? « Ce qui est important pour réussir, c’est d'abord beaucoup de travail, de l'imagination et savoir saisir les occasions. Il faut questionner les choses et les évènements, notamment fortuits, ne rien prendre pour acquis. Si l'on tombe sur un résultat imprévu, c'est là que l'on peut faire une découverte. » Un regret pour le Nobel, ne pas avoir assez de temps pour suivre toutes les pistes prometteuses : « Pour être compétent, il faut choisir, savoir laisser tomber ou changer de domaine… »
Ce qui est important pour réussir, c'est d'abord beaucoup de travail, de l'imagination et savoir saisir les occasions. Il faut questionner les choses et les évènements, notamment fortuits, ne rien prendre pour acquis.
En savoir plus sur Jean-Marie Lehn
- Fondation Jean-Marie Lehn
- « Obtenir le Prix Nobel n'a pas changé mes activités » dans l'Actu, le journal électronique interne de l'Université de Strasbourg
- Dossier : « L'Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires, 20 ans au cœur de la matière complexe » dans Savoir(s), le média de l'Université de Strasbourg
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Jean-Marie Lehn
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