Sociologue et anthropologue au Laboratoire interdisciplinaire en études culturelles (Lincs, CNRS/Unistra) et professeur émérite, David Le Breton s'intéresse aux représentations du corps humain et à l'analyse des comportements à risque.
David Le Breton grandit au Mans dans un milieu ouvrier. Il soutient sa thèse de sociologie à Tours et sa thèse d'État à Paris Jussieu. Au retour d'un voyage au Brésil, un pays qui le fascine, alors en pleine dictature, il prend la décision de devenir un sociologue engagé mais sans militantisme. Car pour lui, militer rime avec limiter, alors qu'il prône l'indépendance de pensée et voit son travail comme une manière d'illimiter le monde.
Visage, rire, sourire, voix, corps, cicatrices, souffrances adolescentes, prélèvements et transplantations d'organes et de tissus, etc. Pour ses travaux, il opte pour la sociologie du corps, un domaine peu reconnu à ses débuts. Chaque sujet auquel il s'intéresse, souvent en lien avec des débats de société, relève pour lui d'une nécessité intérieure, une volonté d'interroger des pratiques qui le mettent à mal, le gênent... À l'image de ses travaux sur le risque ou encore la douleur, subie (accident, torture, etc.) ou choisie (tatouage, sport, etc.).
« La transmission est pour moi fondamentale »
Membre de l'Institut universitaire de France (IUF) et titulaire de la chaire Anthropologie des mondes contemporains à l'Institut d’études avancées de l'Université de Strasbourg (Usias), l'anthropologue a déjà publié une quarantaine de livres.
Je me suis considéré comme le compagnon de route des étudiants. La transmission est pour moi fondamentale. Je vois disparaître la culture générale avec l'usage d’internet. Ceux qui réussiront sont ceux qui lisent, qui voyagent, qui vont au cinéma… On ne fait pas de sociologie sans curiosité, c’est-à-dire sans avoir tous les sens ouverts sur le monde. L'écran n'est pas le monde mais sa caricature.