Une bouteille de vin d’Alsace glisse le long d’une tyrolienne depuis le dernier étage de l’Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis) pour aller s’écraser sur la façade flambant neuve de son extension : Isis-2. Après deux ans de travaux, il n’en fallait pas moins pour inaugurer ce 10 octobre 2019 le nouveau bâtiment financé dans le cadre de l’opération campus. Objectif : développer la recherche en chimie supramoléculaire au plus haut niveau international.
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10/10/2019
Avec 3 250 m2 dédiés à la recherche, Isis-2 accueillera deux laboratoires séniors et trois juniors sans oublier trois nouvelles antennes industrielles. Et ce sur quatre niveaux avec une orientation en façade Nord pour éviter toute surchauffe liée au rayonnement solaire. Chez Isis-2, « association de la courbe et de la droite » selon les mots d’un de ses architectes, rien n’est laissé au hasard avec des espaces ouverts dans un souci de fluidité et de transparence.
Des spécialistes de la catalyse
En guise d’introduction, Paolo Samori, directeur d’Isis, rappelle l’histoire de cette unité mixte de recherche (CNRS / Université de Strasbourg), inaugurée il y a 17 ans. Une unité unique par son organisation et sa recherche sur la matière complexe, aux interfaces entre la physique, la chimie et la biologie. Avec 35 nationalités représentées, l’Isis accueille actuellement 181 personnes dont 35 permanents.
Place ensuite à trois futurs occupants d’Isis-2 spécialisés dans la catalyse. Le premier, Amir Hoveyda, est arrivé tout droit des Etats-Unis le 1er mars 2019 dans le cadre du programme « Make Our Planet Great Again ». « C’est la première fois de ma vie que j’ai l’impression d’être dans un endroit où je me sens chez moi de manière intellectuelle », souligne le chercheur en anglais précisant avec une pointe d’humour qu’il prend des cours pour apprendre à s’exprimer en Français.
« Le cas Jean Marie-Lehn »
A ses côtés, Richard Schrock, prix Nobel de chimie en 2005. « Je le connais depuis deux ans de plus que ma propre épouse », plaisante Amir Hoveyda. Le Nobel évoque un retour aux sources. « J’ai de la famille du côté de mon père qui venait de la région de Colmar. J’ai l’impression de rentrer chez moi. » Dernier du trio à prendre la parole, Joseph Moran parle d’un rêve. « Si quelqu’un m’avait dit en 2009 que j’aurai des collègues comme Thomas Ebbesen, Jean-Marie Lehn… je ne l’aurai pas cru. »
Place ensuite aux discours des officiels. Michel Deneken fait la part belle au créateur d’Isis et « prix Nobel fécond ». « Le cas Jean Marie-Lehn, c’est une histoire d’Hommes attirés par la force centripète du charisme et de l’intelligence », faisant référence aux prix Nobel (Martin Karplus et Jean-Pierre Sauvage) arrivés dans son sillage. L’occasion aussi de faire un parallèle avec l’histoire de la déesse Isis partie à la recherche des morceaux du corps démembré de son frère Osiris. « Isis n’a de cesse de donner vie à l’intelligence des jeunes et des moins jeunes. La chimie de synthèse c’est redonner vie et inventer des vies nouvelles. » Et de conclure : « Make our Isis great everyday ! »
Marion Riegert
Un datacenter et deux fondations
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En plus des laboratoires, Isis-2 accueille un datacenter hébergeant des serveurs mutualisés et éco-responsables afin de répondre à la nécessité de sécuriser son système d’information et de renforcer les outils informatiques pour l’ensemble des laboratoires de recherche du site alsacien. Les serveurs dégagent une très grande quantité de chaleur qui sera utilisée pour chauffer les laboratoires du bâtiment, mais aussi les bâtiments à proximité.
L’extension accueille également les bureaux de deux fondations : la fondation de l’Université de Strasbourg et la fondation pour la recherche en chimie. Le tout, financé dans le cadre de l’opération Campus pour un budget total de 17 936 000 euros répartis entre l’État, la Région Grand Est et l’Eurométropole de Strasbourg.