Personnalités prestigieuses

L'Université de Strasbourg a accueilli, au fil des siècles, de nombreuses personnalités marquantes. Découvrez celles et ceux qui ont laissé leur empreinte dans son histoire.

Herrade de Landsberg (entre 1125 et 1130-1195) : abbesse du Mont Hohenbourg, Herrade de Landsberg était poétesse, artiste et encyclopédiste de langue latine. Elle a écrit et illustré l'Hortus deliciarum (Le Jardin des délices) entre 1169 et 1175. Première encyclopédie connue écrite par une femme, l'Hortus deliciarum était destinée à l'éducation des jeunes religieuses.

Johannes Sturm (1507-1589) : érudit et pédagogue protestant, Johannes Sturm (ou Jean Sturm) est considéré comme le fondateur de l'Université de Strasbourg. Il fonde le Gymnase Jean-Sturm en 1538, qu'il dirige jusqu’en 1581. Cet établissement devient l'Académie protestante en 1566, puis l'Université de Strasbourg en 1621.

Antoine Deparcieux (1703-1768) : mathématicien français et bibliothécaire à l'Université de Strasbourg, Antoine Deparcieux a dressé de nouvelles tables de mortalité, utilisées par les compagnies d'assurances-vie et les banques pendant le 19e siècle et le début du 20e siècle. Il a également amélioré l’aéromètre de Fahrenheit, un instrument qui sert à mesurer la densité d'un liquide.

Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) : romancier, dramaturge, poète, scientifique, théoricien de l'art et homme d'État, Johann Wolfgang von Goethe a étudié le droit à l'Université de Strasbourg de 1770 à 1771. En son honneur, un buste est installé devant le Palais universitaire, et une rue du campus de la Neustadt porte son nom.

Napoléon Ier (1769-1821) : militaire et homme d'État français, Napoléon Bonaparte est le premier empereur des Français (1804-1814 et 1815). Il doit sa notoriété à son habileté militaire, son régime autoritariste centralisé et son influence sur les institutions modernes. Dans sa jeunesse, il aurait été étudiant à l'Université de Strasbourg.

Jean Lobstein (1777-1835) : chirurgien et pathologiste français, Jean Lobstein a été étudiant en philosophie puis en médecine à l'Université de Strasbourg en 1793, avant d'obtenir le professorat d'anatomie pathologique en 1819, la première chaire indépendante de cette discipline jamais créée.

Charles-Emmanuel Sédillot (1804-1883) : médecin militaire et chirurgien, Charles-Emmanuel Sédillot a été le précurseur de l'asepsie opératoire (l'ensemble des méthodes préservant de la souillure microbienne tout ce qui est en contact avec la plaie opératoire) et de la gastrostomie (intervention chirurgicale qui consiste à poser une sonde afin d'assurer la nutrition, l'hydratation et la prise de médicaments d'une personne ne pouvant le faire par ses propres moyens) chez l'humain, en 1846. Il a été professeur à la Faculté de médecine de l'Université de Strasbourg puis chirurgien en chef de l'Hôpital militaire et directeur de l'École de médecine militaire de Strasbourg. On lui doit également l'invention, en 1878, du mot « microbe ».

Charles Frédéric Gerhardt (1816-1856) : chimiste, Charles Frédéric Gerhardt a réussi la première synthèse de la molécule de base de l'aspirine, l'acide acétylsalicylique, en 1853. À partir de 1855, il a été professeur de chimie à l'École de pharmacie de Strasbourg ainsi qu'à la Faculté des sciences de l'Université de Strasbourg.

Auguste Nefftzer (1820-1876) : journaliste et patron de presse français, Auguste Nefftzer est connu pour avoir fondé la Revue germanique et le journal Le Temps, qu'il a dirigé pendant 10 ans. Il avait auparavant étudié la théologie à la Faculté de théologie protestante de l'Université de Strasbourg.

Louis Pasteur (1822-1895) : chimiste et physicien, Louis Pasteur est le pionnier de la microbiologie. Il a mis au point la pasteurisation du vin (procédé de conservation des aliments par chauffage à une certaine température suivi d'un refroidissement rapide) en 1866, puis un vaccin contre la rage en 1885. Avant cela, il a été nommé professeur suppléant à la Faculté des sciences de l'Université de Strasbourg (1849). Un des Instituts universitaires de technologie (IUT) de l'Université de Strasbourg porte son nom.

Eugène Koeberlé (1828-1915) : chirurgien et humaniste français de renommée mondiale, Eugène Koeberlé est l'un des pionniers de la chirurgie abdominale moderne ainsi qu'un promoteur de l'asepsie et de l'hémostase (ensemble des mécanismes qui concourent à l'arrêt d'un saignement). Il a étudié la médecine à la Faculté de médecine de Strasbourg à partir de 1848 et y a été nommé chef de travaux d'anatomie en 1855. Son buste se trouve dans la salle du conseil de la Faculté de médecine de l'Université de Strasbourg.

Paul Schützenberger (1829-1897) : chimiste français, Paul Schützenberger a été le premier directeur de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris. Avant cela, il a fait des études de médecine à Strasbourg où il est devenu docteur en médecine en 1855. Mais il s'est par la suite tourné vers la chimie, qu'il a enseignée à l'École professionnelle (devenue l’École supérieure d'enseignement des sciences) de Mulhouse, de 1854 à 1865.

Adolf von Baeyer (1835-1917) : chimiste allemand, Adolf von Baeyer est reconnu pour avoir synthétisé le colorant indigo. En 1872, il est devenu professeur de chimie à l'Université de Strasbourg avant d'obtenir, en 1905, le prix Nobel de chimie grâce à ses travaux sur les colorants organiques et les composés hydroaromatiques (molécules dérivées des composés aromatiques dont le cycle aromatique est hydrogéné partiellement ou totalement).

Heinrich Wilhelm Gottfried Waldeyer-Hartz (1836-1921) : anatomiste allemand, Heinrich Wilhelm Gottfried Waldeyer-Hartz est connu pour avoir contribué à la théorie neuronale de l'organisation du système nerveux et pour avoir proposé les noms de « neurone » et de « chromosome ». Il a été nommé professeur d'anatomie à l'Université de Strasbourg en 1872.

Oswald Schmiedeberg (1838-1921) : médecin et pharmacologue allemand d'origine balte, Oswald Schmiedeberg est considéré comme le fondateur de la pharmacologie moderne, influençant profondément la recherche médicale dans le monde entier. Il a créé en 1872 le premier institut allemand de pharmacologie à Strasbourg, où il accueille plus de 150 étudiantes et étudiants de différentes nationalités.

Charles Louis Alphonse Laveran (1845-1922) : médecin militaire et parasitologiste français, Charles Louis Alphonse Laveran a été l'un des pionniers de la médecine tropicale. Il a notamment découvert, en 1880, le parasite protozoaire responsable du paludisme. Avant cela, il a suivi les cours de la Faculté de médecine de Strasbourg, où une plaque commémorative à son nom se trouve aujourd'hui. Ses travaux lui ont valu de recevoir le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1907.

Wilhelm Röntgen (1845-1923) : physicien allemand, Wilhelm Röntgen est notamment reconnu pour avoir découvert les rayons X, travail pour lequel il a reçu le premier prix Nobel de physique en 1901. Avant cela, il a été maître de conférences (1874) puis professeur (de 1876 à 1878) de physique à l'Université de Strasbourg.

Francis « Frank » Darwin (1948-1925) : botaniste britannique et fils du naturaliste Charles Darwin, Francis Darwin est spécialisé dans le tropisme des plantes, et notamment le phototropisme (capacité d'un organisme à s'orienter par rapport à la lumière). Les observations qu'il a faites avec son père ont conduit à la découverte de l'auxine, une hormone végétale qui contrôle notamment où et quand la plante produit de nouvelles feuilles et fleurs. En 1881, il a travaillé brièvement avec Anton de Bary à l'Université de Strasbourg.

Joseph von Mering (1849-1908) : médecin prussien, Joseph von Mering a notamment été le premier à découvrir, alors qu'il était enseignant à l'Université de Strasbourg et en collaboration avec Oskar Minkowski, que le pancréas joue un rôle essentiel dans la régulation de la glycémie, posant ainsi les bases de la découverte de l'insuline.

Karl Ferdinand Braun (1850-1918) : physicien allemand, Karl Ferdinand Braun a contribué, avec Guglielmo Marconi, au développement de la télégraphie sans fil (forme de télécommunication dans laquelle les informations transmises sont destinées à être enregistrées à l'arrivée sous forme d'un document graphique), travaux pour lesquels ils ont été colauréats du prix Nobel de physique de 1909. Avant cela, il a été professeur invité (1880), titulaire (à partir de 1895) puis directeur de l'Institut de physique de l'Université de Strasbourg.

Emil Fischer (1852-1919) : chimiste allemand, Emil Fischer est notamment connu pour avoir prouvé que les glucides ne sont pas des hydrates, et pour avoir synthétisé la purine en 1898 à partir de l’acide urique et démontré qu'elle formait une famille chimique, ce qui lui vaut le prix Nobel de chimie de 1902. Il a d'abord été étudiant à l'Université de Strasbourg (1872) avant de devenir l'assistant d'Adolf von Baeyer.

Albrecht Kossel (1853-1927) : médecin allemand, Albrecht Kossel est connu pour ses découvertes sur les 4 bases nucléiques (adénine, guanine, thymine et cytosine) qui ont préparé le terrain pour le modèle en double hélice de l'ADN, proposé en 1953 par Watson et Crick, et qui lui ont valu le prix Nobel de physiologie ou médecine de 1910. Avant cela, à partir de 1872, il a été étudiant à l'Université de Strasbourg.

Paul Ehrlich (1854-1915) : scientifique allemand, Paul Ehrlich est connu pour ses travaux en hématologie et en immunologie. Il est considéré comme le père de la chimiothérapie (usage de certaines substances chimiques pour traiter une maladie). Il est avec Ilya Ilitch Metchnikov colauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1908. Il a d'abord été étudiant à l'Université de Strasbourg.

Oskar Minkowski (1858-1931) : médecin interniste et physiologiste allemand, Oskar Minkowski est reconnu pour avoir démontré le premier, en 1889 à l'Université de Strasbourg et avec Joseph von Mering, l'origine pancréatique du diabète sucré. Son nom reste également attaché à la plus fréquente des anémies hémolytiques congénitales avec ictère (maladie de Minkowski-Chauffard).

Raymond Carré de Malberg (1861-1935) : juriste positiviste et constitutionnaliste français, Raymond Carré de Malberg est considéré comme l'un des fondateurs du droit public administratif français avec Maurice Hauriou, Louis Rolland et Léon Duguit. Le 25 avril 1896, il est nommé professeur par décret, et enseigne à l'Université de Strasbourg. L'un des deux grands amphithéâtres de la Faculté de droit, de sciences politiques et de gestion porte son nom.

Else Gütschow (1865-1908) : historienne de l'art allemande, Else Gütschow est la première femme à obtenir un doctorat à l'Université de Strasbourg. Avec Hélène Bresslau, elle a défendu les droits et le bien-être des femmes.

Pierre Weiss (1865-1940) : physicien français spécialiste du magnétisme, Pierre Weiss est notamment connu pour ses travaux sur le ferromagnétisme, soit la capacité de certains corps à s'aimanter sous l'effet d'un champ magnétique extérieur et à garder une partie de cette aimantation. Il a été professeur de physique à l'Université de Strasbourg puis directeur de l'Institut de physique. Il a créé également à Strasbourg un institut consacré à la recherche sur le magnétisme.

Pieter Zeeman (1865-1943) : physicien néerlandais, Pieter Zeeman est colauréat avec Hendrik Lorentz du prix Nobel de physique de 1902 pour sa découverte de l'effet qui porte son nom (séparation d'un niveau atomique d'énergie défini d'un atome ou d'une molécule en plusieurs sous-niveaux d'énergies distinctes, sous l'effet d'un champ magnétique externe). Ses travaux portent entre autres sur l'émission de lumière par les atomes excités et sur la propagation des signaux lumineux dans les milieux en mouvement. Après avoir obtenu son doctorat, il est parti pour 6 mois à l'institut de Friedrich Kohlrausch, à l'Université de Strasbourg.

Otto Loewi (1873-1961) : pharmacologiste et psychobiologiste allemand, Otto Loewi est notamment connu pour ses travaux sur la transmission des impulsions nerveuses, pour lesquels il partage avec Henry Dale le prix Nobel de physiologie ou médecine de 1936. Avant cela, il a été étudiant en médecine à la Kaiser-Wilhelms-Universität (aujourd'hui l'Université de Strasbourg) à partir de 1891 et y obtient un doctorat de pharmacologie en 1896. Il a également passé quelques mois à travailler à l'Institut de biochimie de Franz Hofmeister à Strasbourg.

Albert Schweitzer (1875-1965) : médecin, pasteur et théologien protestant, philosophe et musicien français, Albert Schweitzer est parfois considéré comme un précurseur de l'action humanitaire, de l'écologie, de l'antispécisme et du désarmement nucléaire. En 1952, l'attribution du prix Nobel de la paix lui apporte la consécration. Avant cela, il a été étudiant à l'Université de Strasbourg, d'abord en philosophie et théologie protestante (1893) puis en médecine (1905).

Ernest Esclangon (1876-1954) : astronome et mathématicien français, Ernest Esclangon a notamment été nommé directeur de l'Observatoire astronomique de Strasbourg en 1918 et professeur d'astronomie à la Faculté des sciences de l'Université de Strasbourg l'année suivante. Il a développé les équations des fonctions quasi périodiques rencontrées en mécanique céleste, et s'est attaché à l'établissement de la carte du ciel. Il a conçu et fait construire l’horloge parlante, mise en service à Paris en 1933 et reproduite dans le monde entier.

Paul Rohmer (1876-1977) : médecin français, Paul Rohmer est considéré comme l'un des pères de la pédiatrie moderne française, intégrant à la fois les progrès de la médecine et de la biologie ainsi qu'une éducation pratique et sociale des mères. Il a passé sa thèse de médecine à Strasbourg en 1901 et a été nommé professeur titulaire de la nouvelle chaire de pédiatrie de la Faculté de médecine de Strasbourg en 1919.

Max von Laue (1879-1960) : physicien allemand, Max von Laue est reconnu pour avoir inventé une méthode de mesure des longueurs d'onde des rayons X, dans laquelle un cristal est utilisé pour produire une diffraction. Ces travaux lui valent le prix Nobel de physique de 1914. Avant cela, il avait commencé ses études de mathématiques, physique et chimie à l'Université de Strasbourg en 1899.

Hermann Staudinger (1881-1965) : chimiste allemand, Hermann Staudinger a reçut le prix Nobel de chimie de 1953 pour avoir notamment démontré l'existence des macromolécules qu'il a identifiées comme étant des polymères. Il a également découvert les cétènes, un groupe de composés de structure R2C=C=O, et la réaction entre les azotures organiques RN3 et la triphénylphosphine à laquelle il a donné son nom. Il avait pris son premier poste universitaire à l'Université de Strasbourg en 1903.

Otto Fritz Meyerhof (1884-1951) : médecin et biochimiste germano-américain, Otto Fritz Meyerhof est colauréat avec Archibald Vivian Hill du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1922 pour ses recherches sur le métabolisme musculaire, notamment la glycolyse (voie métabolique d'assimilation du glucose et de production d'énergie, appelée voie d'Embden-Meyerhof-Parnas). Il avait étudié un temps la médecine à l'Université de Strasbourg.

Marc Bloch (1886-1944) : historien français, Marc Bloch est notamment le fondateur, avec Lucien Febvre, de l'École des Annales, qui se distingue de l'École Méthodique et se caractérise par une volonté de transdisciplinarité au sein des sciences sociales. Membre important de la Résistance durant l'Occupation, il est arrêté, torturé puis exécuté par la Gestapo le 16 juin 1944. Sa panthéonisation est prévue le 16 juin 2026. Marc Bloch avait été nommé maître de conférences en 1919, professeur sans chaire en 1921 puis professeur d'histoire du Moyen Âge en 1927 à l'Université de Strasbourg.

Robert Schuman (1886-1963) : homme d'État français, Robert Schuman a notamment exercé les fonctions de ministre des Affaires étrangères, de président du Conseil et de président du Parlement européen. Il est considéré comme l'un des pères fondateurs de la construction européenne grâce à sa déclaration du 9 mai 1950, un texte fondateur de cette construction. Avant cela, il avait notamment suivi des études supérieures de droit à l'Université de Strasbourg. Un des Instituts universitaires de technologie (IUT) de l'Université de Strasbourg porte son nom.

Beno Gutenberg (1889-1960) : géologue et sismologue allemand puis américain, Beno Gutenberg est le premier à avoir calculé la profondeur de la discontinuité entre le manteau inférieur et le noyau externe de la Terre (discontinuité de Gutenberg). Il a également développé avec Charles Richter l'échelle de magnitude locale (échelle de Richter) et la relation entre l'énergie et la magnitude sismique (loi de Gutenberg-Richter). Il a notamment occupé un poste à l'Université de Strasbourg.

Yvonne Rokseth (1890-1948) : musicologue française spécialiste de la polyphonie du Moyen Âge et de la Renaissance, Yvonne Rokseth a été la première femme à enseigner la musicologie à l'université lorsqu'elle a été recrutée en 1937 comme maîtresse de conférences à l'Université de Strasbourg, puis professeur des universités en 1946. Elle a obtenu la médaille de la Résistance française.

Max Aron (1892-1974) : médecin et biologiste français, Max Aron est considéré comme le codécouvreur de la thyréostimuline (hormone sécrétée par l'antéhypophyse dont le rôle est de stimuler la thyroïde dans sa fonction de sécrétion d'hormones thyroïdiennes). Après la Première Guerre mondiale, il a été nommé chargé de cours à l'Université de Strasbourg. Il a ensuite accédé au grade de docteur ès sciences en 1923 avant de devenir professeur sans chaire à la Faculté de médecine en 1929 puis de prendre la succession du professeur Pol Bouin en 1945.

Jean Cavaillès (1903-1944) : philosophe et épistémologue français, Jean Cavaillès a été l’un des principaux chefs militaires de la Résistance intérieure. Il a également été maître de conférence en philosophie générale à l’Université de Strasbourg après y avoir été affecté en 1938. L’amphithéâtre 1 du Patio porte son nom.

Louis Néel (1904-2000) : physicien français, Louis Néel est notamment reconnu pour ses découvertes sur l'antiferromagnétisme (forme de magnétisme dans lequel les moments magnétiques des atomes voisins s'organisent de façon antiparallèle) et le ferrimagnétisme (mécanisme fondamental par lequel certains matériaux sont attirés par des aimants ou forment des aimants permanents) qui lui ont valu le prix Nobel de physique de 1970. Il a également conduit en 1940 des travaux pour protéger les navires de la Marine française contre les mines magnétiques. Il a été étudiant puis professeur à l'Université de Strasbourg.

Michael Ellis DeBakey (1908-2008) : cardio-chirurgien américain d'origine libanaise, Michael Ellis DeBakey est mondialement reconnu pour avoir permis des évolutions majeures dans sa discipline, et notamment pour avoir été l'un des premiers à pratiquer le pontage aorto-coronarien (technique de chirurgie cardiaque consistant à contourner une artère coronaire rétrécie ou obstruée en implantant un autre vaisseau en aval de cette dernière) en 1964. Il a suivi une partie de sa formation à l'Université de Strasbourg.

Marguerite Perey (1909-1975) : chimiste française, Marguerite Perey est connue pour avoir isolé un élément chimique, le francium, en 1939. Elle a également été la première femme élue correspondante de l'Académie des sciences en 1962. En 1949, elle a été nommée professeur titulaire de la chaire de chimie nucléaire à l'Institut de recherche nucléaire de l'Université de Strasbourg.

Elsa Laugel (1912-2015) : dialectologue française, Elsa Laugel est reconnue pour son engagement envers la sauvegarde du patrimoine linguistique alsacien et son enseignement. Elle a été étudiante en anglais à l'Université de Strasbourg (1935) avant de notamment donner un cours d'alsacien à l'Institut de chimie de Strasbourg à partir de 1970. L'amphithéâtre 2 de l'Institut universitaire de technologie (IUT) de Haguenau porte son nom.

Laurent Schwartz (1915-2002) : mathématicien français, Laurent Schwartz est le premier Français à obtenir la médaille Fields, en 1950, pour ses travaux sur la théorie des distributions (qui étend la notion de dérivée à toutes les fonctions localement intégrables et au-delà, et est utilisée pour formuler des solutions à certaines équations aux dérivées partielles). Il a terminé sa thèse en 1943 à la Faculté des sciences de l’Université de Strasbourg.

Alice Gillig (1916-2011) : ancienne cheftaine des Guides de France, Alice Gillig est une figure importante de la résistance française. Elle participe pendant la Seconde Guerre mondiale à l'Équipe Pur Sang, un réseau de passeurs. Elle est militante de La Vie Nouvelle (association d’éducation populaire) et de l'Union féminine civique et sociale (UFCS) (association qui défend le principe du vote familial). Elle était inscrite à l'Académie de médecine de Strasbourg afin de devenir infirmière.

Irène Mélikoff (1917-2009) : orientaliste française spécialiste de l'islam hétérodoxe turc, Irène Mélikoff a été nommée maître de conférence (1968) puis professeur titulaire (1969) avant de diriger le Département d'études turques de l'Université de Strasbourg. Elle en a fait un des lieux les plus prestigieux de la turcologie française. Secondée par Hossein Beikbaghban, professeur de persan, elle a également assuré durant plusieurs années la direction du Département d'études persanes, contribuant ainsi au renouveau de cette spécialité au sein de l'université. L'amphithéâtre 4 du Patio porte son nom.

Mathilde Brini (1919-2011) : chimiste française, Mathilde Brini a été professeure à l'Université de Strasbourg (1964) avant de devenir directrice du Laboratoire de synthèse organique de 1964 à 1981 puis directrice de l'Institut de chimie de 1974 à 1977. Elle a survécu à la déportation, d'abord au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück puis au camp de travail forcé de Zwodau. L'amphithéâtre 4 de l'Institut Le Bel porte son nom.

Paulette Libermann (1919-2007) : mathématicienne française spécialisée dans la géométrie différentielle, Paulette Libermann a été la première ancienne élève de l'École normale de Sèvres à soutenir une thèse en mathématiques (en 1953 à l'Université Louis-Pasteur de Strasbourg) et à occuper une chaire dans l'enseignement supérieur. L'amphithéâtre 6 de l'Institut Le Bel porte son nom.

Hélène Sinay (1920-2004) : enseignante-chercheuse en droit du travail française, Hélène Sinay a marqué la Faculté de droit de Strasbourg en développant l'enseignement et la recherche en droit social, notamment en droit syndical. Elle a étudié le droit à l'Université de Strasbourg et y a soutenu sa thèse en 1942, avant d'être nommée professeur en 1955 à la Faculté de droit de Strasbourg. Elle y a créé le Diplôme d'études approfondies (DEA) de droit social. Elle donne son nom à l'amphithéâtre 29 de l'Escarpe.

René Thom (1923-2002) : mathématicien et épistémologue français, René Thom est reconnu pour avoir été le fondateur de la théorie des catastrophes (qui étudie comment les solutions d'équations dépendent du nombre de paramètres qu'elles contiennent). Il a reçu la médaille Fields en 1958 pour ses travaux antérieurs sur la théorie du cobordisme (relation d'équivalence entre variétés différentielles compactes). Avant cela, il avait été maître de conférences puis professeur à la Faculté des sciences de Strasbourg, de 1954 à 1963.

Arlette Lévy-Andersen (1924-2022) : enseignante et conférencière franco-danoise, Arlette Lévy-Andersen est une grande témoin de la Shoah au Danemark. Elle étudie l’anglais à l’Université de Strasbourg lorsqu’elle se fait arrêter lors d’une rafle avant d’être déportée au camp d’internement de Drancy puis au camp de concentration d’Auschwitz. Elle a donné de nombreuses conférences sur le devoir de mémoire.

Geneviève Lebeurier (1928-2011) : virologiste française, Geneviève Lebeurier a été directrice de l'Unité d'enseignement et de recherche (UER) de sciences de la vie et de la Terre et professeure à l'Université de Strasbourg. Elle s'est distinguée par son écoute exceptionnelle envers les étudiantes et les étudiants et son souci de les guider dans leur orientation en recherche. Elle donne son nom à l'amphithéâtre 1 de l'Institut Le Bel.

Martin Karplus (1930-2024) : chimiste théoricien austro-américain, Martin Karplus est colauréat du prix Nobel de chimie de 2013 pour la mise au point de modèles multi-échelles de systèmes chimiques complexes. Il a été directeur du Laboratoire de chimie biophysique, un laboratoire commun du CNRS et de l'Université de Strasbourg. À partir de 1995, il a occupé une chaire à l'Université de Strasbourg.

Pierre Chambon (né en 1931) : médecin, biochimiste et généticien français, Pierre Chambon est professeur émérite de la Faculté de médecine de l'Université de Strasbourg. Il a fondé et dirigé l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) jusqu'en 2002 et est l'un des membres fondateurs, avec Jean-Pierre Ebel, de l'École supérieure de biotechnologie de Strasbourg (ESBS). Avant cela, il a également été étudiant en médecine à l'Université de Strasbourg.

Vaira Vīķe-Freiberga (né en 1937) : professeure de psychologie et femme d'État lettonne, Vaira Vīķe-Freiberga a été la présidente de la République de Lettonie de 1999 à 2007. Elle a été la première femme à occuper la fonction de présidente. Elle a notamment joué un rôle primordial dans l'accession de son pays à l'Union européenne et à l'Otan. Elle a été nommée docteure honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2013.

Carlo Ginzburg (né en 1939) : historien italien spécialiste de la microhistoire (approche centrée sur des individus ou des événements singuliers pour éclairer des structures sociales plus larges), Carlo Ginzburg est aussi historien de l'art. Ses travaux accordent une place importante au témoignage. Il a été nommé docteur honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2016.

Danièle Huet-Weiller (1938-1992) : professeure à la Faculté de droit de l’Université de Strasbourg, Danièle Huet-Weiller était spécialisée en droit de la famille. Elle a dirigé le département de recherche de la faculté et laissé une œuvre scientifique importante. L’amphithéâtre Athéna porte son nom.

Jean-Marie Lehn (né en 1939) : chimiste français spécialiste de la chimie supramoléculaire, Jean-Marie Lehn est à l'origine de travaux fondateurs sur l'auto-organisation moléculaire (phénomène par lequel un système s'organise lui-même). Colauréat du prix Nobel de chimie de 1987, il avait étudié à la Faculté des sciences de l'Université de Strasbourg, où il a été nommé maître de conférences en 1966 puis professeur titulaire en 1970.

Yves Meyer (né en 1939) : mathématicien français, Yves Meyer a enseigné à l'Université Louis-Pasteur de Strasbourg de 1966 à 1980. Il est considéré comme l'un des pionniers de la théorie des ondelettes, un outil mathématique aujourd'hui utilisé dans le traitement du signal, la compression d'image ou l'analyse numérique. Ses travaux ont été récompensés par le prix Abel en 2017.

Jules Hoffmann (né en 1941) : biologiste franco-luxembourgeois, Jules Hoffmann a effectué l'ensemble de sa carrière scientifique à l'Université de Strasbourg. Il est spécialiste de l'immunité innée, domaine dans lequel il a découvert, chez la mouche Drosophila, des mécanismes clés de défense contre les infections. Il est colauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine 2011. L'amphithéâtre de l'Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) porte son nom.

Katia Krafft (1942–1991) : volcanologue française, Katia Krafft a étudié à la Faculté des sciences de l'Université de Strasbourg, où elle a rencontré Maurice Krafft. Ensemble, ils ont voyagé à travers le monde pour filmer et documenter des centaines d'éruptions volcaniques, contribuant à la prévention des risques et à la vulgarisation scientifique. Tous deux ont péri en 1991 lors de l'éruption du mont Unzen, au Japon.

Jacques Dubochet (né en 1942) : biophysicien suisse, Jacques Dubochet a été étudiant à l'Université de Strasbourg dans les années 1960. Il est colauréat du prix Nobel de chimie 2017 pour avoir mis au point la cryomicroscopie électronique, une technique d'imagerie permettant d'observer les molécules biologiques dans leur état naturel, sans cristallisation.

Annie Cheminat (1943–2022) : professeure à l'Université Louis-Pasteur de Strasbourg, Annie Cheminat a participé à la création du Département de biologie appliquée de l'Institut universitaire de technologie (IUT) Louis-Pasteur. Elle a mené ses recherches dans le laboratoire dirigé par Guy Ourisson. Vice-présidente chargée de la formation initiale et continue, elle a fondé et dirigé pendant 10 ans l'Observatoire régional de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle des étudiants (Oresipe). Un amphithéâtre de l'IUT Louis-Pasteur porte son nom.

Jean-Pierre Sauvage (né en 1944) : chimiste, Jean-Pierre Sauvage a été professeur à l'Université Louis-Pasteur de Strasbourg, où il a mené des recherches en chimie supramoléculaire. Il est colauréat du prix Nobel de chimie de 2016 pour ses travaux sur les machines moléculaires, des assemblages de molécules capables d'accomplir des mouvements dirigés.

Maurice Krafft (1946–1991) : volcanologue français, Maurice Krafft a étudié à l’Université de Strasbourg, où il a rencontré Katia Krafft. Ensemble, ils ont documenté de nombreuses éruptions volcaniques à travers le monde, contribuant à la vulgarisation scientifique et à la prévention des risques naturels. Ils ont péri lors de l’éruption du mont Unzen, au Japon, en 1991.

Horst Hippler (page en allemand) (1946-2024) : chimiste allemand, Horst Hippler a été président du Karlsruher Institut für Technologie (KIT) et président de la Conférence des recteurs allemands. Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2012 pour son engagement en faveur de la coopération franco-allemande dans l'enseignement supérieur et la recherche.

Jean-Louis Mandel (né en 1946) : médecin et généticien, Jean-Louis Mandel a été professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg. Il est connu pour avoir découvert le mécanisme génétique de plusieurs maladies héréditaires, notamment le syndrome de l'X fragile. Il est membre de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine.

Klaus Müllen (page en anglais) (né en 1947) : chimiste allemand, Klaus Müllen est spécialiste de la chimie des polymères et des matériaux organiques pour l'électronique. Il a été directeur de l'Institut Max-Planck de Mayence. Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2016 pour ses travaux à l'interface de la chimie et de la physique.

Jacques Marescaux (né en 1948) : chirurgien et pionnier de la chirurgie assistée par ordinateur, Jacques Marescaux a dirigé l'Institut de recherche contre les cancers de l'appareil digestif (Ircad), basé à Strasbourg. Il est notamment connu pour avoir réalisé la première opération chirurgicale transatlantique, nommée « Lindbergh », en 2001.

Thomas Ebbesen (né en 1954) : physico-chimiste norvégien, Thomas Ebbesen est professeur à l'Université de Strasbourg et ancien directeur de l'Institut d'études avancées de l'Université de Strasbourg (Usias). Il est reconnu pour ses travaux sur la nanophotonique, notamment l'« effet Ebbesen », démontrant le passage anormalement élevé de lumière à travers des nanostructures métalliques. Il a reçu la médaille d'or du CNRS en 2019.

Jean-Claude Juncker (né en 1954) : homme politique luxembourgeois, Jean-Claude Juncker a été Premier ministre du Luxembourg (1995-2013) puis président de la Commission européenne (2014-2019). Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2013 pour son engagement européen.

Catherine Trautmann (née en 1951) : femme politique française, Catherine Trautmann a été maire de Strasbourg (1989-1997), ministre de la Culture (1997-2000) et députée européenne. Ancienne étudiante en théologie protestante à l'Université de Strasbourg, elle reste une figure importante de la vie politique locale et européenne.

Antonio Loprieno (né en 1955) : égyptologue et universitaire suisse, Antonio Loprieno a été président du Conseil suisse de la science, président de la All European Academies (ALLEA), la fédération européenne des académies des sciences, et recteur de l'Université de Bâle. Il a été fait docteur honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2022.

Hans-Jochen Schiewer (page en allemand) (né en 1955) : philologue germaniste et ancien recteur de l'Université de Fribourg-en-Brisgau, Hans-Jochen Schiewer est une figure centrale d'Eucor – Le Campus européen. Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2022 pour son rôle dans la coopération transfrontalière universitaire.

Sylviane Muller (née en 1956) : biologiste et immunologiste, Sylviane Muller est directrice de recherche au CNRS et professeure à l'Université de Strasbourg. Elle est spécialiste du lupus érythémateux disséminé et a dirigé le Laboratoire d'excellence (LabEx) Medalis. Elle a été finaliste du prix de l'inventeur européen en 2015 pour ses travaux sur un peptide thérapeutique.

Irene Dingel (née en 1956) : théologienne protestante et historienne allemande, Irene Dingel est directrice de l'Institut Leibniz d'histoire européenne à Mayence. Elle a été faite docteure honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2017 pour ses travaux sur la Réforme et le dialogue interculturel entre protestantisme et catholicisme.

Jafar Panahi (né en 1960) : réalisateur iranien engagé, Jafar Panahi est connu pour ses films critiques du régime iranien. Malgré son interdiction de tourner, il continue à créer clandestinement. Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2011 en reconnaissance de son courage artistique.

Nalini Anantharaman (née en 1976) : mathématicienne française, Nalini Anantharaman a été professeure à l'Université de Strasbourg. Spécialiste des systèmes dynamiques et de la physique mathématique, elle a reçu le prix Henri-Poincaré en 2012 et la médaille d'argent du CNRS en 2013. Elle est lauréate de la prestigieuse chaire annuelle du Collège de France en 2022.

Camille Cornand (née en 1977) : économiste française, Camille Cornand est spécialiste de l'économie comportementale et de la communication des banques centrales. Ancienne élève de l'Université de Strasbourg, elle est aujourd'hui professeure à l'Université Lumière Lyon 2 et directrice scientifique adjointe à l'Institut des sciences humaines et sociales (INSHS, CNRS).

Kimiko Murofushi (née en 1977) : Spécialisée dans les domaines de la biologie cellulaire, la biochimie et dans l’enseignement des sciences, la professeure Kimiko Murofushi fut présidente de l'Université Ochanomizu (Ochadai), le premier établissement d'enseignement supérieur pour femmes au Japon. Elle a reçu le diplôme de docteur honoris causa de l'Université de Strasbourg en 2020.