Moins de 18 mois après avoir été désigné lauréat de l’Appel à Manifestation d’Intérêt « IA Cluster : pôles de recherche et de formation de rang mondial en intelligence artificielle », le cluster IA Grand Est ENACT a réuni ce vendredi 12 décembre l’ensemble des acteurs de son écosystème lors de sa première journée annuelle, organisée au Bâtiment Ada Lovelace du Centre Inria de l’Université de Lorraine à Villers-lès-Nancy.
Soutenu par France 2030, opéré par l’Agence Nationale de la Recherche, et doté d’une enveloppe de 30 M€ sur 5 ans, le cluster IA Grand Est ENACT est porté par l’Université de Lorraine et rassemble l’Université de Strasbourg, Inria, le CNRS, l’Inserm, le CHRU de Nancy, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, ainsi que des entreprises et des collectivités. Ensemble, ils portent une ambition claire : positionner durablement le Grand Est comme territoire de référence pour une intelligence artificielle souveraine, éthique et frugale.
Parmi les neuf clusters IA sélectionnés dans le cadre de la Stratégie Nationale pour l’IA (SNIA), IA Grand Est ENACT compte répondre à cette ambition en s’organisant autour de trois volets d’action :
Recherche : trois axes structurants : le traitement automatique des langues & grands modèles multimodaux, l’IA pour l’ingénierie et la découverte scientifique, et la santé numérique ;
Formation : objectif de doubler le nombre d’étudiant·es formées à l’IA dans la région, formation de talents sur-mesure, adaptés aux besoins du tissu économique local (formations interdisciplinaires, stages, thèses CIFRE, reconversion professionnelle) ;
Innovation : amélioration du transfert technologique et des liens entre recherche et industrie, accès facilité aux expertises lorraines, encouragement à la création de brevets, de licences et à l’incubation de start-up, etc.
Si l’intelligence artificielle est au cœur d’IA Grand Est ENACT, le cluster mobilise des expertises pluridisciplinaires telles que la, linguistique, la chimie, la biologie, la médecine, le droit, l’économie, ou encore la philosophie, etc. – et s’inscrit dans une dynamique résolument européenne.
Une première année riche en réalisations
2025 marque la mise en mouvement concrète du cluster : structuration de la gouvernance, construction de l’équipe opérationnelle, montée en puissance des projets scientifiques et ouverture vers l’industrie.
Principales avancées :
9 chaires de recherche lancées, financées pour développer des travaux de pointe et encadrer thèses et postdoctorats ;
17 thèses en cours de financement ;
Actions prioritaires pour 2026 :
Ouverture d’un second appel à projets pour 9 chaires internationales attribuées en 2026 ;
Constitution d’un pool de 12 ingénieurs pour soutenir les projets de recherche et d’innovation ;
Accès renforcé aux moyens de calcul en intégrant le réseau AI Factory France* ;
Développement de l’offre de formation des deux universités du consortium, avec de nouveaux parcours spécialisés et interdisciplinaires qui permettront de doubler à terme le nombre d’étudiantes et étudiants formés à l’intelligence artificielle dans la région (appel à participation - janvier 2026) ;
Renforcement des liens avec l’industrie grâce à des collaborations actives et à la mise en place d’un guichet dédié pour l’accompagnement des entreprises ayant des besoins R&D en IA ;
Diverses actions sur la scène internationale et européenne : soutien financier du fonds FEDER, participation aux travaux sur la définition de la stratégie franco-allemande en IA, coopération renforcée avec le French German Tech Lab, etc. ;
Soutien à l’animation scientifique : organisation de colloques, workshops, écoles d’été, etc. pour réunir les experts scientifiques en IA et partager les avancées scientifiques ;
Implication du cluster dans des opérations de médiation scientifique (ex : La Fête de la Science) ;
« Cette journée a une double vocation : dresser un premier bilan et affirmer notre vision. L’année 2025 a permis d’installer une dynamique solide entre recherche, industries, académie et institutions. Désormais, notre priorité est de renforcer cette communauté pour accélérer l’innovation », indique Benjamin Hernaire, chef de projet du cluster IA Grand Est ENACT.
Un impact attendu pour le territoire et pour l’Europe
Située aux frontières de 4 pays européens et traversée par 4 des 9 grands axes de transport européens, le Grand Est se distingue par sa position sans équivalent, au cœur des fortes densités économiques et démographiques de l’Europe. Au-delà des avancées scientifiques, IA Grand Est ENACT vise un impact profond sur :
La montée en compétences des étudiant.es et professionnels,
Le renforcement de l’attractivité académique auprès des industries et collectivités,
L’accélération de l’innovation par notamment la création de nouvelles entreprises,
Le développement d’infrastructures de calcul à l’échelle européenne,
Mieux répondre aux défis sociétaux (protection des données, souveraineté numérique, sobriété énergétique, égalité des chances, éthique).
Le cluster IA ENACT affirme ainsi son engagement européen en œuvrant pour une souveraineté technologique fondée sur des solutions maîtrisées, ouvertes et responsables.
Des témoignages qui illustrent la diversité et la portée des projets
IA pour la chirurgie et la médecine augmentée - Nicolas Padoy, professeur à l’Université de Strasbourg et porteur de la chaire « FM4SURG », développe : « Notre objectif est de renforcer les collaborations cliniques à l’international et de créer des outils d’aide cognitive pour rendre la chirurgie plus précise et plus sûre ». En savoir +
Traitement automatique des langues - Claire Gardent, directrice de recherche au CNRS et porteuse de la chaire « Semantically Consistent LLM Based Text Generation », souligne : « Nous travaillons à résoudre l’un des défis majeurs des grands modèles de langue : réduire hallucinations et omissions, afin de garantir des productions plus fiables ». En savoir +
Chémoinformatique et sciences des matériaux - Dragos Horvath, directeur de recherche au CNRS, insiste sur la richesse du cadre interdisciplinaire : « Le cluster offre des interactions inédites. Nous allons pouvoir mutualiser compétences en chimie, informatique et mathématiques pour ouvrir de nouvelles voies de recherche ». En savoir +