Collections de restes humains africains : l’Université de Strasbourg crée un conseil scientifique

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Date de publication : 27/06/23

ThèmesRecherche Université 

À la suite de demandes officielles émanant de Tanzanie et de Namibie, l’Université de Strasbourg a souhaité mettre en place un conseil scientifique chargé de fournir des éléments de réponse tangibles et scientifiquement informés sur les restes humains présents dans les collections universitaires et leur restitution.

« La mise en place de ce conseil scientifique constitue une étape importante dans la prise de conscience des enjeux éthiques des collections universitaires. L’Université de Strasbourg assume de prendre les devants sur un dossier complexe qu’aucune autre université en France n’a traité avant elle. » indique Mathieu Schneider, vice-président Culture, science-société et actions solidaires de l'université et président du conseil scientifique installé en mai 2023.

L’Université de Strasbourg a reçu deux demandes. La première émane du district de Moshi (Tanzanie), qui réclame un inventaire précis des restes humains issus des tribus Wachagga de la région du Kilimandjaro, et leur restitution. La seconde, qui provient de la fondation namibienne « Ovambanderu and Ovaherero Genocide Foundation », est une demande d’information et de restitution de possibles restes humains du génocide contre les Ovaherero et les Ovambanderu, datant de 1904.

Les pièces visées par ces demandes sont entrées dans les collections universitaires lors de la première période d’annexion allemande (1871-1918), lorsque l’établissement était la Kaiser-Wilhelms-Universität. La première tâche du conseil sera de procéder à un récolement précis et rigoureux du précédent inventaire, réalisé en 1997. Cette étape est nécessaire afin de s’assurer que les pièces proviennent bien des régions identifiées.

Le conseil scientifique est chargé de :

  • fournir des éléments de réponse tangibles et scientifiquement informés aux autorités tanzaniennes et namibiennes ;
  • proposer un cadre méthodologique et un suivi du dialogue entre les autorités tanzaniennes et namibiennes et l’Université de Strasbourg ;
  • déterminer les conditions matérielles, réglementaires et diplomatiques dans lesquelles la restitution pourrait se faire ;
  • nourrir, sur un plan scientifique et réglementaire, le contenu d’un document de cadrage politique de l’Université de Strasbourg sur ses collections de restes humains issues de la période coloniale.

Installé pour deux ans, le conseil pourra voir sa mission prorogée si cela s'avère nécessaire.

L’Université de Strasbourg souhaite que ce conseil soit particulièrement attaché :

  • à la rigueur scientifique des informations sur la provenance des restes humains et les conditions de leur acquisition ;
  • au dialogue nécessaire entre les demandeurs et l’université ;
  • à l’évolution en cours du contexte réglementaire avec les travaux du Sénat sur un projet de loi qui pourrait donner une base légale à ces restitutions.

Ce dernier point est particulièrement important car, à ce jour, les collections patrimoniales publiques sont inaliénables et ne peuvent être cédées à moins d’une loi ad hoc.

Composition du conseil scientifique

 

Présidence :

  • Mathieu Schneider, vice-président Culture, science-société et actions solidaires de l’Université de Strasbourg

Membres extérieurs :

  • Odile Goerg, professeure émérite d’histoire de l’Afrique, Université de Paris-Cité ;
  • Elise Pape, chercheuse en sociologie ;
  • Michel Van Praët, conservateur du patrimoine, ancien inspecteur général des musées de France.

Membres internes :

  • Florence Benoît-Rohmer, professeure émérite de droit ;
  • Christian Bonah, professeur d’histoire de la médecine, Université de Strasbourg ;
  • Philippe Clavert, directeur de l’Institut d’anatomie, Université de Strasbourg ;
  • Aggée Célestin Lomo Myazhiom, maître de conférences HDR en sociologie, Université de Strasbourg ;
  • Roger Somé, professeur d’ethnologie et africaniste, Université de Strasbourg ;
  • Sébastien Soubiran, directeur du Jardin des sciences.

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